Médiation médicale : utopie ou panacée ?

La vulnérabilité des patients en santé est une situation universelle. Qu’il soit en cours de traitement ou en mode postopératoire, le patient est un être fragile et la médiation est, en cas de conflit, une ouverture de règlement plus souple et plus humaine que le recours en litige devant les tribunaux. Une abondante législation au Québec est liée à la médiation en santé, mais je laisserai cet aspect aux experts en droit de la santé.(1)

La relation « soigné-soignant » est fondée sur la confiance quasi aveugle du « soigné » et le zèle, l’engagement et le dévouement quasi inébranlable du soignant. L’effritement de la confiance du patient envers son médecin, souvent causée par une négligence médicale, ouvrait la porte, à l’époque, à une approche coercitive devant les tribunaux.

L’avènement de la médiation dans le domaine de la santé donne maintenant aux acteurs en situation de conflit une plus grande autonomie, un espace de discussion plus souple et une garantie de confidentialité assurée. La médiation doit être au cœur des droits des patients. La médiation permet au patient de retrouver sa dignité et il permet au médecin de réaffirmer le respect qu’il lui porte.

Dans un domaine où la relation de soins est empreinte de sensibilité, où le caractère humain est au centre du conflit, la médiation demeure une solution pour faciliter l’écoute, l’accompagnement et la voie vers une conciliation anticipée

(1) Laure Baglinière et Catherine Régis : État des lieux de la législation relative à la médiation en matière de santé au Québec. Lettre des Médiations No 8 décembre 2019 p.26-32